Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 25 novembre 2005

Nicolas Sarkozy refuse que la France soit couverte de logements sociaux

Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, critique la décision du président de la République, Jacques Chirac, et du gouvernement d'appliquer la loi obligeant les communes à se doter d'au moins 20% de logements sociaux. «Pour moi, la bonne politique du logement ne consiste pas à couvrir la France de logements sociaux», déclare le ministre de l'Intérieur dans un entretien publié jeudi 24 novembre par Ouest France. Le ministre veut «permettre aux salariés modestes d'être propriétaires de leur logement, et ainsi de libérer des HLM pour ceux qui n'ont pas les moyens d'être propriétaires». «La rotation à l'intérieur du parc HLM doit s'accélérer», estime Nicolas Sarkozy. L'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, commune épinglée pour son retard dans l'application de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui a imposé en décembre 2000 ce quota de 20% de logements sociaux, se montre dubitatif sur les sanctions prévues par la loi. «Sanctionner ? Mais quand il n'y a pas de terrain, vous faites quoi ? Vous mettez le maire en prison?», demande Nicolas Sarkozy. Selon lui, «certaines communes ont un foncier si rare et si cher qu'elles ne peuvent pas faire face à cette obligation». Le ministre de l'Intérieur remarque par ailleurs que «la loi n'impose pas les 20% tout de suite», mais «exige de faire chaque année des dépenses en faveur des logements sociaux pour aller vers cet objectif». Il fait valoir que la ville de Neuilly est passée «de 400 logements sociaux à 800» en quatre ans. Neuilly comptait 2,6% de logements sociaux au 1er janvier 2005, selon les données du ministère en charge du logement. Face à la crise dans les banlieues, Jacques Chirac et le gouvernement ont appelé les communes qui ne respectent pas l'obligation de 20% de logements sociaux à appliquer la loi votée sous le gouvernement Jospin. La loi SRU «sera appliquée», a lancé lundi Jacques Chirac aux communes récalcitrantes. Le gouvernement a demandé aux préfets de dresser des constats de carence d'ici le mois de décembre afin que les pénalités financières prévues par la loi leur soient appliquées.

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